Cette année, la Transat Jacques Vabre prenait le départ du Havre le 7 novembre. La veille, nous étions invités au cœur d’un village-départ en pleine effervescence, pour une animer grande table ronde.
Le Pavillon des Initiatives Positives
Nous étions le 6 septembre sur le village-départ de la Transat Jacques Vabre, plus précisément sur le Pavillon des initiatives positives. Grâce à l’invitation de Marie Atinault, nous avons invité nos partenaires, fondateurs, et bien sûr les skippers à une grande table ronde sur l’engagement de tous, et la régénération des écosystèmes aquatiques. Nous tenons à remercier chaleureusement ceux qui ont répondu présents, et qui ont fait vivre cette table ronde avec passion. Nous vous racontons.
L’engagement des skippers et de la classe IMOCA
Pour ouvrir le bal, nous avons eu le plaisir de découvrir les engagements pris et les objectifs futurs de la classe Imoca avec Claire Vayer. Elle nous a fait part des nombreuses avancées de la classe. Il est bon de rappeler le rôle des skippers pour la recherche. En effet, « les navires naviguent dans des eaux peu fréquentées. » Ainsi, nombreux sont ceux qui s’engagent avec des partenaires scientifiques. En plus de cela, certains s’engagent d’un point de vue écologique. Claire Vayer insiste : « l’objectif est d’engager l’ensemble de la flotte IMOCA. » Alexia Barrier et Stéphane Le Diraison sont deux skippers déjà engagés. Ils nous ont fait part de leurs propres actions, d’une part en participant à l’étude scientifique de l’Océan, d’autre part en partageant leurs connaissances avec les plus jeunes, avec 4myplanet et Time For Oceans.
Alexia rappelle par exemple qu’elle et Manuel Cousin vont « déployer, en course, des bouées permettant d’effectuer des relevés météo. » Ces outils leurs permettant de récolter de la donnée en direct leurs permettent aussi de participer à l’effort international. Puis, de leurs voyages, ils ramènent leur témoignage et leurs connaissance. Stéphane Le Diraison le souligne très justement, il est essentiel de transmettre aux plus jeunes. « Il y a beaucoup de choses à transmettre, et c’est quand même à eux qu’on emprunte la « planète de demain » comme disait Saint Exupéry. » Nous leur souhaitons bon vent !
Océan bien commun : où en sommes nous ?
Suite à cette première partie en compagnie des sportifs, nous avons accueilli Eudes Riblier. Co-initiateur de l’Appel et président de l’Institut Français de la Mer, il était aux côtés de Catherine Chabaud. Il revient sur cette intuition fondatrice : « Comment faire prendre conscience et faire partager par tous le fait que nous pouvons quelque chose, collectivement et individuellement ? Il nous est apparu qu’en nommant l’Océan comme un bien commun, on pouvait faire avancer les choses.«
Trois ans après le lancement de l’Appel, il est bon de faire le point. Nous avons donc observé sa progression dans les sphères internationales au cours des dernières années. « Le chef de l’Etat a annoncé, reconnu que pour la France, l’Océan est un bien commun. Aujourd’hui, tous les ministres qui parlent de la mer en parlent comme d’un bien commun. On a aussi toute une communauté de scientifiques qui abonde dans notre sens » souligne Catherine Chabaud.
Un message clé se dessine : l’Océan doit être considéré en tant que bien commun. En outre, il mérite sa place sur la scène internationale en tant que tel. L’Océan doit pouvoir être considéré indépendamment du climat et de la biodiversité. Ainsi, nous pouvons désormais espérer une COP spécialisée sur l’Océan, en plus de celles sur le Climat et la biodiversité. Il serait aussi déterminant de voir émerger un organisme similaire au GIEC et à l’IPBES, spécialisé sur l’Océan.
« Nous ne pouvons pas faire avancer les Etats si le grand public ne montre pas son engagement. » Eudes Riblier, Président de l’Institut Français de la Mer
L’engagement des entreprises
Chez Ocean As Common, nous croyons dans l’importance de l’implication des entreprises dans la préservation de l’Océan et de l’Aquasphère. Car toutes les organisations sont dépendantes de la bonne santé de leurs écosystèmes environnants, nous sommes très fiers d’avoir accueillis deux de nos mécènes fondateurs.
Jean-Marie Patier représentait le réseau d’écoles Formatives Network. Le directeur du réseau est revenu sur les valeurs portées, et sur les actions entreprises par les étudiants comme les évènements Nagez Pour l’Océan. « Cette génération est très touchée par l’environnement. » Enfin, nous avons évoqué le Cigare Rouge – Formatives Network, Imoca porte étendard d’Océan bien commun. Jean-Marie Patier avait couru la Route du Rhum 2018 à bord du bateau.
Philippe Renaudin, Banque Populaire Grand Ouest, nous a parlé de l’importance d’un développement maritime raisonnable. Il le rappelle : « le Crédit Maritime Grand Ouest est né du monde maritime, les banques populaires sont très présentes dans cet univers, au-delà même d’être une écurie de courses. Nous avons la conviction que le développement doit se faire de manière raisonnée, durable. » C’est d’ailleurs ce que la Banque Bleue soutient notamment avec des actions comme les Trophées Innovation Océan. « L’idée est de mettre en lumière des projets qui innovent, qui sont positifs pour l’environnement.«
ReGeneration des écosystèmes
Puis, nous avons plongé au cœur de ReGeneration, avec Anne-Sophie Roux, Tenaka, et Katarina Dear, Nature & Us. Elles nous ont présenté leurs actions essentielles, en eau salée comme en eau douce.
Tenaka est une start-up de l’ESS. Sa mission est de régénérer deux écosystèmes : les coraux, et les mangroves. Anne-Sophie Roux nous a donc présenté la transplantation du corail, ainsi que l’importance de ces écosystèmes côtiers. A travers ReGeneration, nous entendons restaurer ensemble un récif sur l’île de la Réunion.
Katarina Dear nous a présenté les radeaux végétalisés. Ce sont des jardins flottants qui fournissent un espace de vie pour la biodiversité en ville. A l’heure actuelle, l’association Nature & Us a pu créer deux radeaux à Paris. A travers ReGeneration, nous souhaitons créer des nouveaux radeaux, et ainsi multiplier leur impact.
Cette dernière partie de la table ronde nous a permis de finir sur une note d’espoir. Grâce à l’engagement de chacun, et à la résilience des écosystèmes, il y a un espoir sincère pour l’avenir. Cependant, une chose est sûre, nous devons agir maintenant, et ce de manière collective.