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Catherine Chabaud est députée européenne et milite pour que l’Océan soit reconnu comme un bien commun de l’humanité. Elle est également navigatrice et est la fondatrice de l’association Ocean As Common, ainsi que du projet Blue Print.

Pourquoi est-il primordial de reconnaître l’Océan comme un bien commun de l’humanité ?

Il n’y a qu’un seul Océan sur la planète et l’on sait aujourd’hui qu’il rend des services inestimables à l’humanité comme la production de la moitié de l’oxygène que nous respirons ou l’absorption du quart de nos émissions anthropiques de CO2. À ce titre il est un bien commun de l’humanité que nous devons protéger, que nous soyons citoyens ou chef d’Etat, c’est notre responsabilité individuelle et collective. Cette reconnaissance est morale et non juridique, mais elle nous engage à agir.

Pourquoi avez-vous décidé de créer le projet Blue Print ?

Blue Print est un projet pilote. Notre volonté est de faire la démonstration qu’une fois la notion de bien commun reconnue par une communauté d’acteurs à l’échelle d’un territoire, l’action peut suivre. Nous nous appuyons sur les actions déjà existantes, les mettons en lumière au travers de nos conférences, de nos outils de communication, de manière à ce qu’elles en inspirent d’autres. Le bien commun est un accélérateur de passage à l’action, engageant toute une communauté (et pas uniquement les collectivités locales elles-mêmes, mais les entreprises, les associations, les citoyens).

Pourquoi avoir choisi le territoire d’Auray Quiberon Terre Atlantique comme territoire pilote ?

Pour plusieurs raisons : c’est un territoire que je connais et qui est aussi notre port d’attache ! Il est structuré par trois bassins versants et connait des problématiques de pollutions récurrentes qui impactent les activités ostréicoles. La communauté de communes a pris les dispositions pour rénover les réseaux d’assainissement, elle agit par ailleurs au travers de la Gestion des milieux et prévention des inondations (GEMAPI), mais ce n’est pas suffisant. Les agriculteurs, les entreprises, les plaisanciers, les résidents eux-mêmes doivent faire leur part et réduire leurs impacts directs ou indirects. Nous avons trouvé un très bon accueil sur le projet de la part du président d’Auray Quiberon Terre Atlantique, Philippe Le Ray qui m’a de suite donné son accord.

En quoi Blue Print peut-il réussir à faire le lien entre les réalités locales et les instances européennes et internationales ?

Ce projet est ce que l’on souhaite, ce que l’on doit mettre en œuvre à tous les échelons. Mais nous revenons souvent au même constat : les politiques publiques sont construites en silo. Pour un territoire, l’approche intégrée est indispensable et du reste elle se développe. Cependant, les objectifs ne seront pas atteints si nous n’embarquons pas tous les acteurs dans la dynamique. Nous ne devons pas attendre uniquement que nos collectivités gèrent l’eau, les déchets ou les pollutions diffusent, nous devons nous même agir.

En tant que navigatrice et trinitaine cette fois, comment imaginez-vous le territoire idéal où tout le monde serait sensibilisé et engagé pour la préservation de la qualité de l’eau et de l’Océan ?

Tous conscients et tous engagés dans l’action, il est sûr que la régénération des cours d’eaux et de l’océan sera au rendez-vous. Dans les rêves que nous portons avec l’équipe, nous imaginons une cartographie interactive où l’on pourrait visualiser la progression du territoire vers la régénération totale. Mon rêve est que les acteurs nous contactent comme ils ont commencé à le faire, en nous disant : voilà mes impacts. Voilà ce que j’ai engagé pour les réduire, voilà ce que je vais engager pour aller plus loin. Nous ne sommes plus à l’heure de s’appesantir sur les problèmes. Les solutions se déploient, nous voulons les accélérer en saluant les bonnes pratiques. Tous embarqués pour régénérer l’océan, notre bien commun !

 

Retrouvez toutes les actualités du projet Blue Print sur le site, ainsi que sur tous les réseaux sociaux @blueprint_oac.

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