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Il y a juste un an, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, était lancé à Monaco l’Appel pour un « Océan bien commun de l’Humanité ». Cet Appel qui vise à mobiliser la société civile et les États a été initié alors que se déroulent à l’ONU les négociations sur la protection et l’exploitation de la Haute mer. Catherine Chabaud et Eudes Riblier, deux des initiateurs du programme « Ocean As Common », tirent le bilan de cette première année et dressent quelques perspectives d’avenir.


Mobiliser la société civile

Durant la première année duprogramme Ocean As Common, l’un des grands objectifs a été de mobiliser la société civile dans son ensemble. « Nous avons d’emblée bénéficié du soutien de la classe IMOCA et de ses marins qui ont été les premiers Ambassadeurs de l’Appel », explique Catherine Chabaud. « Ils ont été rapidementrejoints par d’autres figures de la course au large qui partagent cette sensibilité, à l’instar de Francis Joyon, François Gabart ou Loïck Peyron. Puis OC Sport Pen Duick, organisateur de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, nous a soutenu, devenant ainsi le premier Mécène et nous offrant une belle visibilité. Cette année, d’autres événements relayent l’Appel : le Grand Prix Guyader, la Solitaire du Figaro, le Défi Azimut, la Transat Jacques Vabre… »

Les marins, et plus globalement les citoyens, se sententtouchés par cet Appel et ont envie de le relayer. La prise de conscience des impacts que subit l’océan s’est accrue. « La notion d’Océan bien commun est dans l’air du temps. Nous l’avons notamment constaté lors de nos premières conférences qui ont permis de faire de la pédagogie et de mettre en lumière des acteurs qui regardent déjà l’océan comme un bien commun et exposent leur volonté d’agir pour le protéger », souligne Catherine Chabaud.  » Cette mobilisation commence à se ressentir grâce aux 6500 personnes qui ont déjà signé l’Appel. Nous allons la poursuivre dans les mois qui viennent, afin de multiplier le nombre de signataires de l’Appel, ce qui est essentiel « .

Faire bouger les Etats

Le deuxième grand axe est la mobilisation des États et des décideurs, dans le cadre des négociations sur la protection et l’exploitation de la Haute mer à l’ONU, mais aussi des réunions du G7 ou des rendez-vous internationaux durant lesquelles les États font le point sur leurs engagements concernant le climat, la biodiversité et le développement durable. « La notion de bien commun sert d’outils pour réfléchir à la gouvernance de l’océan, qui est une des grandes négociations actuelles au niveau des Nations Unis » explique Françoise Gaill, Directeur de recherche émérite au CNRS, Océanographe et rédactrice de l’Appel pour un océan bien commun de l’Humanité.Cet axe est intimement lié au premier. « Ce sont les mobilisations individuelles des citoyens et de la société civile qui diront aux États qu’ils doivent bouger», indique Eudes Riblier, également initiateur de l’Appel et Président de l’Institut Français de la Mer (IFM).

Les échanges sont réguliers avec les services de l’Etat français et le programme Ocean As Common suscite l’intérêt de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), composée de gouvernements et d’organisations de la société civile. « Nous préparons une motion pour le Congrès français de la nature qui se tiendra le 12 juin prochain à Marseille», précise Eudes Riblier. « Cette motionrappelle l’importance des océans et les dangers auxquels ils sont soumis. Elle demande aux Etats de respecter leurs engagements pris dans des accords internationaux, et d’aller plus loin. Nous espérons que cette motion sera soumise et votée au Congrès mondial de la nature de l’UICN, en juin 2020 à Marseille. 

Quelles perspectives pour Ocean As Common ?

En ce jour anniversaire, la Plateforme Océan et Climat porte le message d’un « océan en bonne santé pour un climat protégé », et rappelle que la diversité marine est un maillon clé dans la sauvegarde des services que nous rend l’Océan. Pour la deuxième année du programme Ocean As Common, l’enjeu sera donc de continuer à porter cette double mobilisation citoyenne et diplomatique. « Je viens d’accepter de m’engager comme député européen et j’entends continuer à porter la notion d’Océan bien commun dans le cadre de mes nouvelles fonctions, en faisant connaître le concept à mes nouveaux collègues du Parlement et de la Commission Européenne », explique Catherine Chabaud qui participera le 8 juin à la marche pour l’océan, à Paris, aux côtés de Surfrider Foundation Europe et d’une vingtaine d’ONG. De nombreux événements sont déjà programmés prochainement et Ocean As Common sera ainsi présent dans le cadre de « La Mer XXL », du 29 juin au 10 juillet à Nantes, avec la présentation d’une grande exposition sur l’Océan et l’organisation d’une nouvelle conférence le 3 juillet. La campagne Ocean Common ne fait que commencer…

Un appel aux Partenaires et Mécènes

Durant cette première année, les premiers partenaires et mécènes ont rejoint l’Appel et le soutiennent, tels la Classe IMOCA, Le Crédit Maritime Grand Ouest, Le Groupe Télégramme, l’Ademe, le Groupe Keran, la société Formatives Network… Le soutien de ces mécènes est essentiel car il contribue aux moyens dont à besoin l’Appel pour ses actions de sensibilisation.