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L’eau douce, ce sont les rivières, les lacs, la pluie qui ruisselle sur nos fenêtres, les eaux souterraines, la neige au sommet des montagnes. L’eau douce, c’est la goutte qui deviendra océan. Pour sensibiliser à sa protection, l’UNESCO a mis en place la Journée mondiale de l’eau.

Une journée pour tout changer

Créée en 1992, la journée mondiale de l’eau se tient annuellement depuis bientôt 30 ans. C’est l’occasion rêvée pour entreprendre la mission d’éveiller nos consciences à sa gestion durable. Pour son édition 2021, cette journée est placée sous le thème « La place de l’eau dans nos sociétés et comment la protéger ».

La place de l’eau dans nos sociétés se résume simplement : elle est partout. “L’or bleu” englobe tous les sujets : du développement économique à la conservation environnementale, elle cristallise les enjeux des prochaines décennies.

Cette omniprésence nous amène à réaliser que nous résidons tous au sein d’une aquasphère. L’aquasphère, c’est cet ensemble sans frontière que l’eau relie, du sommet des montagnes aux abysses océaniques. Tout ce qui est vivant y tient une place et participe au maintien d’un équilibre. Or, nous avons fragilisé cet équilibre.

© Nathan Anderson

Une crise de l’eau ?

Au fur et à mesure de notre développement apparaissent des altérations dramatiques du climat. Les sécheresses d’une part, les inondations d’autre part, sont inégalées. La fonte des glaces et du permafrost alarme la communauté scientifique, tandis que les mers se réchauffent. L’exploitation des sols et des ressources aquifères s’accroît sans cesse et la plupart des cours d’eau comportent désormais des traces de pesticides, triste emblème de l’activité humaine.

Des récifs coralliens aux conifères, du requin marteau à la sauterelle, nul n’est épargné, pas même l’humain, en témoigne l’émergence progressive de la notion de “réfugié climatique ». Face à la situation, nous ressentons le besoin de prendre un peu de recul.

De ce bref tour d’horizon, nous pouvons tirer une leçon. Le chercheur Frédéric Julien, dans son analyse, explique que ces dégradations systémiques sont le reflet d’une démarche anthropocentrée. C’est-à-dire que nous plaçons notre espèce, l’humain, au centre de tout. L’eau est perçue comme une ressource au service exclusif de l’humain, dans une temporalité de plus en plus courte. 

Alors que faire de ce constat ? Tout d’abord, nous devons faire évoluer notre perception du problème. Il ne s’agit pas tant d’une crise de l’eau stricto sensu, mais d’une crise de la gouvernance de l’eau. Nous devons donc appréhender la question différemment, en commençant par admettre son statut de bien commun. Commun à l’espèce humaine, mais aussi à l’ensemble de l’aquasphère. Cela nous amène à une seconde piste de solution.

Il s’agit de rétablir l’équilibre, si ce n’est par un changement de modèle, par une amorce de transformation. En mettant en place une relation plus harmonieuse avec notre écosystème : c’est ce que fait l’association Nature & Us.

L’initiative inspirante

Nature & Us part d’un constat : l’expansion des villes est toujours plus forte. Si celles-ci sont des lieux de vie, elles portent également atteinte aux écosystèmes préexistants. L’association a ainsi été créée par Katarina Dear dans le but de mettre en place des mesures concrètes pour ramener la nature en ville.

© Nature&Us

Cette ambition s’est matérialisée par la création de radeaux végétalisés. Ce projet se fixe comme objectifs de “purifier l’air et réduire la quantité de CO2, diminuer la température de la ville, dépolluer l’eau, créer des espaces éducatifs pour les écoles, créer des habitats pour les poissons et oiseaux et rendre la ville et les points d’eau plus agréables aux riverains.”

Il existe actuellement deux de ces radeaux à Paris. Le premier flotte sur le canal St Martin depuis 2018, le second ayant été installé sur le canal de l’Ourcq en 2019. Le projet souhaitait avoir un impact direct, c’est chose faite. Autour des radeaux, la biodiversité se multiplie. Végétaux, poissons, mollusques, oiseaux et insectes s’y installent en harmonie, pour le plus grand plaisir des promeneurs.

Ainsi, Nature & Us nous autorise à envisager l’avenir autrement, main dans la main avec les espèces qui nous entourent et nous précèdent.

Pour aller plus loin

Afin d’explorer d’autres perspectives, nous vous suggérons de vous joindre à la conférence en ligne organisée par Les Canaux, le 22 mars à 19h. Intitulée “Fontaine, je boirai de ton eau : préserver ce bien commun”, la conférence réunira des acteurs clés :

  • Dan Lert – Adjoint à la Maire de Paris
  • Arnaud Le Cat – cofondateur d’UnquiDesigner et membre du projet collectif Inf’eau pour Tous
  • La Résidence de l’Eau
  • Eau de Paris

Elle aura pour but de mener une réflexion autour du thème de cette journée, et nous offrira une balade urbaine, d’une fontaine à l’autre. La conférence sera diffusée en direct sur Facebook et Youtube.

Lien de l’évènement : https://www.facebook.com/events/129244639110363

Histoire de la journée

En 1992, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) a recommandé qu’une journée internationale soit consacrée aux ressources en eau douce. Le 22 décembre 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la résolution A/RES/47/193 déclarant le 22 mars 1993 première Journée mondiale de l’eau. Pour renforcer l’action mondiale, l’Assemblée générale a proclamé la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » (2005-2015) et l’actuelle Décennie internationale d’action « L’eau et le développement durable » (2018-2028). Cette dernière met l’accent sur le développement durable et la gestion intégrée des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales, et sur la mise en œuvre et la promotion des programmes et projets connexes.

Sources :